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08 mars 2025

Il y a exactement 11 ans, le 8 mars 2014, l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) a été fondé. Cependant, parvenir à ce stade n’a pas été facile.

Initialement créé en 1999, l’organe représentatif a subi des interventions politiques répétées et a dû être renouvelé tous les 3 à 5 ans. En 2009, le ministre de l’époque a chargé le bureau de l’Exécutif de travailler sur la création d’une institution plus stable et dotée d’une forte capacité de représentation. Dans ce cadre, un briefing a été organisé sur la manière dont les institutions représentatives de l’islam en Europe étaient constituées, avec la participation d’experts venus de différents pays.

L’EMB a alors mis en place une commission composée de représentants de toutes les composantes de la communauté musulmane. Cette commission a consulté individuellement des sociologues, des experts et d’anciens présidents de l’Exécutif ayant une expertise dans le domaine. Après cinq années de négociations approfondies, un projet a été élaboré.

Ce projet a été mis en œuvre avec la participation de 292 des 300 mosquées existant en Belgique à l’époque. Il a officiellement vu le jour le 8 mars 2014. Le ministre de la Justice de l'époque a félicité la commission pour ce travail de longue haleine, mais d'un très haut niveau en termes de représentation. Ainsi, pour la première fois, une structure entièrement issue des dynamiques internes de la communauté musulmane, sans aucune ingérence extérieure, a vu le jour. L’EMB est devenu une institution jouissant d’une légitimité à 98 % et bénéficiant de l’approbation de l’ensemble de la communauté.

Cependant, en 2020, le ministre de la Justice du nouveau gouvernement a voulu anéantir cet effort en un instant et a lancé un processus de pression unilatérale sur les dirigeants de l’EMB. À la suite de cette ingérence politique, en juin 2023, l’EMB a été privé de ses compétences, et le ministre a transféré tous les pouvoirs à une commission de quatre personnes qu’il avait lui-même désignée.

Le fait qu'un ministre de la Justice destitue un organe représentatif créé par une institution religieuse selon ses propres dynamiques internes et le remplace par une autre entité constitue une violation flagrante du principe de séparation entre l'Église et l'État, protégé par la Constitution belge. Il est évident que cela aura des conséquences juridiques.

Nous poursuivons actuellement notre combat juridique devant les tribunaux pour rétablir la justice et mettre fin à cette intervention politique arbitraire.

 

Oprichting

 

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