Un appel de la part du dialogue interconvictionnel flamand (VILD)

22 octobre 2018

Depuis quelques années, les représentants des différentes convictions philosophiques (c’est-à-dire les cultes reconnus et les humanistes laïques) serencontrent régulièrement dans le cadre du dialogue interconvictionnel flamand (VILD) en vue de se concerter sur les différents aspects dela politique et de la société. Le gouvernement flamand soutient cette concertation, sans s’immiscer sur le fond. Il est évident que l’échange de questions et de positions à l’occasion de questions actuelles est également prévu.

Une charte signée par la direction des sept groupes philosophiques concernés exprime l’engagement commun en faveur des valeurs permettant une société harmonieuse : le respect de la liberté et de l’égalité de chacun, la solidarité et un Etat de droit démocratique, impartial par rapport aux différentes convictions.

Le VILD a déjà, notamment au sein de la commission compétente du Parlement flamand, demandé que l’on soit attentif à la pauvreté et à l’exclusion sociale qui l’accompagne souvent et qui touche encore beaucoup trop de personnes dans ce pays pourtant riche.

La pauvreté reste un grand souci et récemment les représentants descultes islamiste, juif, anglican, orthodoxe, protestant, catholique ainsi que les humanistes laïques ont exprimé leur engagement par rapport aux gens vivant dans la pauvreté, comme cela leur est inspiré par leurs convictions respectives. Cela montre bien que, malgré la diversité des points de vue,  on note un accord remarquable sur les positions suivantes:

  1. La solidarité avec les personnes vivant dans la pauvreté est un devoir moral pour chacune des convictions. Cette solidarité part de la notion d’égalité dentre les êtres humains. Par conséquent : le fait de ne pas subir la pauvreté est un droit, pas un cadeau.
  2. Notamment du fait de cette dignité en tant qu’être humain, notre solidarité ne peut se limiter aux aspects matériels : elle doit aussi s’adresser au bien-être psychique, social et spirituel.
  3. L’impact de choix  et de comportements personnels sur l’apparition de la pauvreté est limité. Ce sont d’abord les structures de la société, la mentalité dominante et les règles à suivre au sein de la société qui déclenchent ou maintiennent la pauvreté : c’est surtout le secteur financier, économique et politique qui affiche des pratiques inacceptables sur le plan éthique.
  4. Notre préoccupation doit aller vers tous les pauvres, de quelqu’origine qu’ils soient, ici et ailleurs dans le monde. Cela a évidemment des conséquences par rapport à notre attitude vis-à-vis des migrants et par rapport à notre façon de voir la coopération au développement.
  5. La problématique de la pauvreté dépasse nos différences : la coopération est nécessaire, nous devons voir et agir plus loin qu’au sein de nos propres communautés.

Comment pouvons nous transposer ces idées communes en une action efficace et qui ait un sens? Les contributions individuelles disparaissent dans le néant par rapport à l’ampleur et à la complexité de la problématique. Le VILD doit dès lors espérer pouvoir sensibiliser et mobiliser  de nombreux citoyens.Pour faire quoi?

  1. En tant que citoyens, nous devons insister auprès des pouvoirs législatif et exécutif qu’ils remplissent leur mission correctement sur trois plans :
    a: Créer les conditions pour tous pour pouvoir vivre une vie décente, telle que le décrit l’article 23 de notre constitution.
    b: par une législation et des négociations internationales, définir des règles économiques et financières telles que chacun contribue selon ses possiblités à l’intérêt général et que cela prime toujours sur les intérêts privés si ceux-ci devaient être en conflit, et que la dignité humaine des citoyens, des travailleurs et des consommateurs soient respectée par tous. (Nous nous rendons compte que dans un contexte mondial, ceci n’est pas une tâche facile, mais ici aussi, les pouvoirs publics peuvent s’inspirer du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de  décembre 1966.)
    c: Garantir des soins de santé, un enseignement et des services sociaux accessibles à tous, et répondant suffisamment aux différences en origines culturelles, en capacité financière et en compétences, pour que ces différences n’aboutissent pas à une exclusion (non-voulue, non-perçue?).
  2. Les organisations de la société civile (qu’elles aient une connotation religieuse ou non) ont une double fonction:
    a: Nous aider à percevoir les conséquences des processus économiques et financiers sur la société, qui entraînent de la pauvreté, pour formuler des attentes qui ont un sens par rapport aux pouvoirs publics.
    b: Participer à l’aide et à la prestation de service nécessitant beaucoup de proximité personnelle: aide aux personnes pour se sortir de la pauvreté, rétablissement du bien-être psychique, social et spirituel, surtout en considérant les gens d’égal à égal et en les intégrant dans la collectivité.
  3. L’engagement personnel dans les organisations de la société civile et autour de celles-ci reste l’undes fondements de tout ce qui précède.

Réduire et rendre plus supportable la pauvreté grâce à toute une série d’initiatives limitées est certainement louable, mais cela ne suffit pas. L’objecdtif ultime (difficile à atteindre il est vrai) doit être celui-ci : faire disparaître la pauvreté, en d’autres termes donner à chacun une place qui soit digne d’un être humain au sein de la collectivité.

Pour le culte catholique romain:
card. Jozef De Kesel, président de la conférence des évêques
Mgr. Herman Cosijns, secrétaire-général de la conférence des évêques

Pour le culte évangélique protestant:
ds. Steven Fuite, président de l’église protestante réunie en Belgique
dr. Geert W. Lorein, président du Synode fédéral des églises protestantes et évangéliques

Pour le culte israëlite:
Philippe Markiewicz, président du consistoire israëlite central

Pour le culte anglican:
Canon Prof. Jack McDonald, président du Comité central du culte anglican

Pour le culte islamiste:
Mehmet Üstün, président de l’exécutif desmusulmans de Belgique

Pour le culte orthodoxe:
Mgr. Athenagoras Peckstadt, Métropolite de Belgiquedu Patriarcat oecuménique de Constantinople

Pour l’humanisme laïque:
Freddy Mortier, président de deMens.nu

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